Saint-Malo. Ce nom me dit quelque chose, mais où ai-je bien pu l’entendre ? En planifiant notre escapade au Mont-Saint-Michel, cette ville côtière n’arrêtait pas d’apparaître dans les environs. « Je suis sûr de connaître ce nom », dis-je à ma copine en me grattant la tête. Elle éclate de rire et me fait remarquer qu’on l’a probablement vu au supermarché—apparemment, la moitié des produits laitiers français collent « Saint-Malo » sur leurs étiquettes. Ça tombe sous le sens, en fait. La Bretagne produit des tonnes de produits laitiers, et je suis à peu près certain que chaque pot de yaourt et dessert lacté qu’on avait pris portait ce nom quelque part.
Puisque ça nous semblait familier (même si c’était juste à cause des courses), pourquoi ne pas y jeter un œil ? On a organisé une parfaite escapade régionale de 2-3 jours avec le Mont-Saint-Michel, Cancale, Dinard, Dinan et Mont-Dol. Une bouffée d’air frais bien nécessaire depuis notre base de Lannion, à seulement quelques heures de route.
Il s’avère que Saint-Malo était en gros le QG des pirates. Enfin, techniquement, c’était le foyer des corsaires—des pirates avec des licences gouvernementales officielles. Voyez-les comme des contractuels navals freelance : ils attaquaient les navires ennemis avec la bénédiction du roi, puis remettaient fidèlement une partie du butin. Plutôt bon plan, si vous voulez mon avis. Peut-être parce que tant de marins armés d’épées avaient élu domicile ici, toute la ville est enveloppée dans d’énormes murs de pierre. Ils adoraient semer la pagaille mais n’étaient clairement pas fans d’en recevoir.
Les eaux ici font partie de la baie du Mont-Saint-Michel, célèbre pour ses marées absolument dingues. Quand la marée se retire, elle révèle des chemins de marche vers les îles voisines comme une sorte de magie digne de Moïse. Les deux spots principaux sont Grand Bé et Petit Bé—ce qui se traduit littéralement par « Grande Île » et « Petite Île » dans le dialecte breton local. Pas exactement un prix de créativité, mais bon, ça fait le boulot.
1. À la Conquête des Remparts de Saint-Malo
Première mission : le stationnement. Parce qu’on est venus en voiture, et parce que c’est la France, tout coûte de l’argent. Malgré le fait que ce soit une ville de taille correcte avec ce qui devrait être plein d’espace, chaque place demande des euros. Étant un véritable aimant à touristes en France et au-delà, les voitures affluent constamment. On a fini dans un parking extérieur quelque part au-delà des murs de la forteresse—environ 2 euros de l’heure, si ma mémoire est bonne. Pour un endroit avec autant d’immobilier, ils savent vraiment comment pressurer les touristes.
Une fois garés, on a plongé dans la ville fortifiée. De l’extérieur, ça crie « forteresse médiévale », et les ruelles pavées étroites de l’intérieur tiennent cette promesse. Mais ce n’est pas le côté médiéval parisien joli pour Instagram—c’est plus rugueux, plus fonctionnel. C’est aussi différent de l’architecture de pierre bretonne distinctive que j’avais vue à Lannion ou Perros-Guirec. On a l’impression que des pirates pleins aux as ont investi sérieusement dans la construction, mais ça ne pouvait toujours pas égaler la sophistication de la capitale.
Les rues de la ville n’étaient de toute façon pas notre cible principale—on était là pour ces murs légendaires.
Grâce au climat ridiculement agréable, l’endroit grouillait de promeneurs et de touristes. Le chemin de ronde était si bondé que ça frôlait l’inconfort. Cette région reste merveilleusement douce toute l’année : hivers cosy, étés rafraîchissants. Un temps vraiment enviable—je donnerais cher pour que la Corée ait ce climat.
En jetant un coup d’œil à la plage en contrebas, elle débordait absolument de monde. Voici la Plage de Bon-Secours, célèbre pour sa piscine d’eau de mer naturelle créée par les marées et cette spectaculaire plateforme de plongeoir de 5 mètres perchée au bord.
Étant en milieu de matinée et pas encore assez chaud, la piscine de marée était pour la plupart vide. Même avec ce climat fameux pour sa douceur, les journées ensoleillées éclatantes comme celle-ci sont des perles relativement rares, alors tout le monde semblait profiter au maximum de l’opportunité vitamine D.
Au loin, Grand Bé et Petit Bé entrent dans le champ de vision—nos « Grande Île » et « Petite Île ». Celle de droite est Grand Bé ; celle de gauche avec cette structure de béton massive est Petit Bé. On n’avait pas chronométré ça spécifiquement, mais la chance était de notre côté—le chemin de marée était grand ouvert. Plus sur ces îles mystérieuses dans un moment.
En nous rapprochant, je pouvais voir l’eau de mer flanquer les deux côtés du chemin de pierre. Il y a cette passerelle solide qui coupe droit à travers le milieu, et je me suis trouvé vraiment curieux de savoir à quoi ça ressemble quand la marée revient en force. À quelle hauteur toute cette eau monte-t-elle vraiment ?
En regardant vers le chemin beaucoup plus étroit vers Petit Bé, j’ai repéré plusieurs personnes se préparant pour le trek. Cette route semble significativement plus délicate—définitivement pas un endroit où vous voudriez vous faire prendre quand l’océan décide de récupérer son territoire.
Le temps était si cristallin qu’on pouvait voir jusqu’au port de plaisance de Dinard—Mouillage de Dinard. Clairement là où les gens fortunés viennent jouer avec leurs jouets flottants.
Après avoir terminé notre circuit des remparts, on s’est dirigés vers le niveau de la plage. Ce que vous voyez sur la photo n’est pas n’importe quel vieux mur—il y a une histoire sérieuse ici.
Les résidents locaux ont d’abord érigé ces défenses vers le 12e siècle pour tenir les pirates à distance. L’ironie ? Des pirates sanctionnés par l’État (ces corsaires que j’ai mentionnés) ont plus tard fait de cet endroit leur quartier général et ont encore renforcé les fortifications. Pendant la Révolution française et les guerres napoléoniennes, ils ont construit ces forteresses de défense côtière sur Petit Bé et Grand Bé spécifiquement pour donner du fil à retordre à la marine britannique.
Avance rapide jusqu’à la Seconde Guerre mondiale : quand les bombardiers alliés et américains ont visé les occupants allemands, ils ont rasé 80% de la ville. Ces murs ? Ils n’ont même pas bronché. Ça, c’est ce que j’appelle de la construction légendaire.
2. La Piscine de Marée et ce Plongeoir Dingue
La plage s’appelle Plage de Bon-Secours, et son attraction vedette est la « Piscine d’eau de mer de la plage Bon-Secours »—ce qui sonne infiniment plus sophistiqué en français mais signifie basiquement « piscine d’eau de mer ». Parfois, un langage chic rend vraiment tout meilleur.
Malgré un temps qui ferait réfléchir à deux fois la plupart des gens sensés avant de se mouiller, cette équipe intrépide avait grimpé jusqu’au plongeoir. J’admire genuinement ce genre d’enthousiasme de vie—j’aimerais avoir ne serait-ce qu’un quart de leur courage spontané.
D’après leurs silhouettes, ils ressemblent à des enfants, ce qui rend la chose encore plus impressionnante. Cette plateforme domine de 5 mètres au-dessus de l’eau, avec des profondeurs d’environ 3-4 mètres en dessous—largement assez profond pour éviter tout désastre de craquage de crâne.
Laissez-moi noter ce plongeon : le Décollage obtient un 8, le Vol mérite un solide 9,5, la Forme mérite un 8,5, Rotation et Vrilles arrivent à 6, l’Entrée décroche un fort 9. Mais le courage ? Le pur courage obtient un 10 parfait !
3. Les Îles Choisies : Grand Bé et Petit Bé
L’heure de notre aventure insulaire. Les vasières s’étendent des deux côtés, avec cette ancienne chaussée de pierre qui coupe droit au milieu. Certes, elle n’est accessible qu’à marée basse (très « seuls les élus »), mais la fenêtre reste ouverte pendant des heures. On a tranquillement fini notre marche sur les murs et on a traversé sans aucun drame. J’imagine qu’ils commencent à restreindre l’accès quand la marée tourne, bien que ce soit la France—terre de responsabilité personnelle et d’obsession nationale de natation—peut-être qu’ils font simplement confiance aux gens pour se débrouiller eux-mêmes.
Ce Grand Bé a servi d’observatoire stratégique depuis le 17e siècle, puis a eu le traitement forteresse complet au 18e siècle quand l’invasion britannique semblait probable. Là-haut sur cette colline repose la tombe de l’écrivain français François-René de Chateaubriand, célèbre pour des œuvres comme « Atala », « René » et « Mémoires d’outre-tombe ». Je vais être honnête—je ne connais pas ses chefs-d’œuvre littéraires. Le seul Chateaubriand que je connaisse vient avec une sauce béarnaise.
Conseil de pro : je vais laisser un lien vers l’horaire des marées de Saint-Malo parce que vous pourriez ne pas avoir autant de chance que nous. Bien que je parie que regarder ces îles entourées d’eau a son propre charme romantique.
Debout sur Grand Bé et regardant vers Saint-Malo, il est évident pourquoi cet endroit s’est avéré presque impossible à conquérir. Ces murs paraissent intimidants même à marée basse—imaginez essayer de les assaillir à marée haute quand les navires devraient s’approcher directement des remparts. Même l’amiral légendaire coréen Yi Sun-sin aurait peut-être réfléchi à deux fois sur celui-ci.
La nature prospère ici aussi. Pendant notre marche à travers, les vasières des deux côtés grouillaient de moules, bernacles et autres vies marines. On a même repéré des familles récoltant des coquillages. Truc marrant cependant—alors que les moules sont considérées comme assez premium en France, les locaux leur accordent à peine un second regard. Les Français ne sont définitivement pas connus pour leurs instincts de cueillette.
On n’a pas réussi à aller à Petit Bé, bien qu’apparemment il soit partiellement restauré et offre des visites guidées.
Cette île plus petite est une autre forteresse militaire du 17e siècle, toute conçue par un type nommé Vauban. Ce modeste bout de terre supporte cette structure de béton massive—un rappel brutal de à quel point la guerre peut être terrifiante.
4. Marchandises Harry Potter et Déjeuner
Peut-être que toute cette ambiance de forteresse médiévale se marie parfaitement avec les mondes magiques, mais il y a cette boutique de cadeaux appelée Mystère & Cie qui est absolument bourrée d’équipement Harry Potter.
Il y a une histoire qui traîne selon laquelle J.K. Rowling a passé des vacances ici enfant et a puisé l’inspiration de Saint-Malo, bien que je sois assez sceptique. On dirait qu’ils cherchent vraiment à faire marcher cette connexion. La boutique ne vend pas exclusivement de la marchandise Potter, mais ça domine définitivement l’inventaire. Le facteur hasard à lui seul nous a fait farfouiller. Honnêtement, vu tout le thème pirate, des trucs « Pirates des Caraïbes » n’auraient-ils pas eu beaucoup plus de sens ?
On a pris le déjeuner dans la vieille ville. On dirait que le restaurant a changé de nom et de chef depuis notre visite, mais il s’appelle actuellement L’Armateur—77 avis, 5,0 étoiles parfaites. Prix de restaurant français standard autour de 30-40 euros par personne. On a pris une entrée, deux plats principaux, un dessert et des boissons.
Le foie gras a complètement démoli tout ce que j’avais essayé à Paris. Ma copine s’est attaquée à ce qui ressemblait à de la morue ou un autre poisson blanc, tandis que j’ai prévisiblement opté pour la viande. Le dessert était cette création ressemblant à du pain servie avec du caramel salé pour tremper, garnie de crème—un truc décadent.
5. Réflexions Finales
Tout semblait parfaitement paisible ce jour-là grâce au temps magnifique, mais apparemment quand le vent se lève, les vagues s’écrasent contre ces remparts avec assez de force pour éclabousser dans les rues de la ville. Ce serait assez atmosphérique, mais aussi légitimement dangereux. Tomber malade à l’étranger rend les visites à l’hôpital un vrai casse-tête—j’ai appris cette leçon à mes dépens après une sale rencontre avec des aoûtats. (Pas à Saint-Malo, heureusement.)
Pour une petite ville côtière soi-disant vivant dans l’ombre du Mont-Saint-Michel, les foules de touristes suggèrent qu’elle est déjà largement célèbre dans le monde. En tant que cité pirate autoproclamée, j’espérais secrètement des expositions de navires médiévaux ou peut-être quelques épaves, mais je suppose que j’ai regardé trop de films.
Pourtant, ces remparts qui ont obstinément survécu à la Seconde Guerre mondiale, les îles de marée exclusives accessibles seulement aux bien chronométrés, et cette piscine d’eau de mer naturelle avec son plongeoir défiant la gravité m’ont genuinement ému. C’est un endroit magique. Si vous en avez jamais l’occasion, faites absolument le voyage.